Qu’est-ce que l’hyponatrémie ?
L’hyponatrémie est une condition caractérisée par une baisse du taux de sodium dans le sang, ce qui entraîne un déséquilibre dans l’hydratation des cellules. Ce trouble peut survenir avec l’âge, à la suite de la prise de certains médicaments, ou encore lorsqu’on consomme une quantité excessive d’eau.
Peut-on s’intoxiquer par l’eau ?
Alors que la France et l’Europe de l’Ouest connaissent actuellement des vagues de chaleur avec des températures dépassant parfois 40°C, les autorités recommandent fortement de « boire de l’eau, sans attendre d’avoir soif ». Cependant, il ne faut pas non plus trop s’hydrater. En effet, une surconsommation d’eau peut conduire à l’hyponatrémie, un trouble lié à une surhydratation.
Les risques sanitaires liés à la chaleur
Selon le ministère de la Santé, en plus des risques bien connus tels que le coup de chaleur, la déshydratation, ou l’insolation, l’hyponatrémie constitue une complication grave souvent méconnue lors des canicules. Ce trouble hydroélectrolytique se manifeste par un taux de sodium dans le plasma sanguin inférieur à 135 mmol/l, ce qui correspond à une diminution du sel dans le sang. Il résulte généralement d’un apport excessif d’eau par rapport au sodium, ou d’une perte excessive de sel par rapport à l’eau éliminée.
Les effets de l’hyponatrémie sur l’organisme
Lorsque le sang est trop dilué et que la concentration en sel diminue, cela perturbe l’hydratation des cellules, provoquant leur gonflement. Ce phénomène peut entraîner un gonflement des organes, notamment du cerveau. Les symptômes incluent des nausées, des vomissements, des maux de tête, de la confusion, de la fatigue, des œdèmes, et des crampes musculaires. Dans les cas graves, l’hyponatrémie peut provoquer des convulsions, un coma, voire la mort si elle n’est pas traitée rapidement.
Les populations à risque
Certaines personnes sont plus vulnérables à ce trouble, notamment celles souffrant de maladies chroniques telles que l’insuffisance rénale ou cardiaque, le cancer ou le diabète, ainsi que celles prenant certains médicaments comme les diurétiques ou les psychotropes. Les personnes âgées sont également plus exposées, car leur capacité à éliminer l’eau est altérée avec l’âge, notamment en raison d’une transpiration moins efficace.
Les risques pour les personnes en bonne santé
Même en bonne santé, il est possible de développer une hyponatrémie lors de périodes de fortes chaleurs. La transpiration, qui représente 99% d’eau, entraîne une perte de sels minéraux, notamment de sodium. La sensation de déshydratation pousse alors à boire davantage, mais l’eau bue seule ne contient pas assez de sodium pour maintenir un équilibre optimal de la natremie.
Traitement et prévention
Le traitement de l’hyponatrémie dépend de la gravité des symptômes et de la cause sous-jacente. Les cas bénins peuvent être traités en limitant simplement la consommation d’eau à environ 500 ml par jour, ce qui permet généralement de retrouver un taux de sodium normal en trois jours, selon le néphrologue Alexandre Decourt. Dans les cas plus graves, une infusion de liquides salins équilibrés peut être nécessaire pour rétablir le niveau de sodium.
Pour protéger les populations à risque, le ministère de la Santé recommande de ne pas dépasser un apport de 1,5 litre d’eau par jour, en complément d’une alimentation riche en eau et équilibrée. Il est aussi conseillé d’adapter ses traitements médicaux en consultation avec un professionnel de santé.
Enfin, la prudence est de mise pour la population générale. En 2023, une Américaine en bonne santé est décédée après avoir consommé près de deux litres d’eau en moins de 20 minutes. Le ministère de la Santé conseille donc de ne pas dépasser trois à quatre litres d’eau ou de liquides par jour pour éviter tout risque d’intoxication.
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