Les plantes d’intérieur dépolluantes : utiles ou mythe ?

Les plantes d’intérieur dépolluantes : utiles ou mythe ?
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Les plantes d’intérieur sont souvent recommandées pour améliorer la qualité de l’air dans nos maisons et nos bureaux. Leur aspect esthétique contribue à rendre nos espaces plus agréables, mais leur capacité réelle à dépolluer l’air fait encore l’objet de débats. Sont-elles vraiment efficaces pour éliminer les polluants ou relèvent-elles plutôt du mythe ? Cet article examine en détail leur rôle dans la purification de l’air intérieur, leurs avantages, leurs limites, ainsi que les conseils pour bien les intégrer dans nos espaces de vie.

Les raisons pour lesquelles les plantes d’intérieur sont considérées comme dépolluantes

Les mécanismes de dépollution des plantes

Les plantes d’intérieur peuvent contribuer à améliorer la qualité de l’air par plusieurs mécanismes. Tout d’abord, elles absorbent le dioxyde de carbone (CO2) lors de la photosynthèse. Ensuite, elles peuvent capter certains polluants présents dans l’air par leurs feuilles ou leurs racines.

Les polluants généralement ciblés sont :

  • Le benzène
  • Le formaldéhyde
  • Le trichloréthylène
  • Le xylène
  • L’ammoniac

Ces substances proviennent souvent de matériaux de construction, de produits de nettoyage, de peintures ou de meubles. Lorsque les plantes absorbent ces composés, elles peuvent, en théorie, réduire leur concentration dans l’air.

Les exemples de plantes souvent citées pour leur capacité dépolluante

Certaines plantes ont acquis une réputation particulière pour leur potentiel à dépolluer. Parmi elles, on retrouve :

  • Le pothos (Epipremnum aureum)
  • Le lierre (Hedera helix)
  • Le chlorophytum (chlorophytum comosum)
  • Le spathiphyllum (fleur de lune)
  • Le ficus robusta

Ces plantes sont souvent sélectionnées car elles sont faciles à entretenir et réputées pour leur capacité à éliminer certains toxiques.

Ce que dit la science sur l’efficacité des plantes d’intérieur pour dépolluer

Les études célèbres et leurs conclusions

Le principal rapport scientifique souvent cité est celui de la Nasa (National Aeronautics and Space Administration) publié dans les années 1980. L’étude a montré que certaines plantes pouvaient réduire la concentration de certains polluants dans des environnements confinés, mais dans des conditions très contrôlées.

Cependant, la majorité des chercheurs s’accordent à dire que ces résultats ne peuvent pas être directement transposés à un environnement domestique ou de bureau. En effet, dans une pièce ordinaire, la quantité de plantes nécessaire pour une véritable dépollution serait très élevée, et leur efficacité limitée par rapport à d’autres moyens de purification.

Les limites des études et les facteurs à considérer

Plusieurs limites sont souvent évoquées :

  • Les conditions expérimentales ne correspondent pas toujours à la vie quotidienne.
  • La surface de plantes nécessaire pour une dépollution significative est souvent irréaliste dans un espace domestique.
  • Les polluants dans l’air intérieur proviennent de multiples sources (produits ménagers, matériaux, etc.), ce qui complique leur élimination uniquement par des plantes.
  • Les plantes peuvent également émettre des composés organiques volatils (COV) ou des allergènes, ce qui peut poser problème pour certaines personnes sensibles.

En résumé, si les plantes peuvent contribuer à améliorer la qualité de l’air, leur rôle dans une purification efficace et significative reste limité dans un contexte domestique.

Les avantages indirects des plantes d’intérieur dépolluantes

Un impact esthétique et psychologique

Au-delà de leur capacité à dépolluer, les plantes apportent une touche esthétique à l’intérieur. Elles favorisent aussi le bien-être psychologique. La présence de végétation peut réduire le stress, améliorer la concentration et apporter une sensation de fraîcheur.

Une humidification naturelle de l’air

Les plantes participent également à l’humidification de l’air intérieur par leur transpiration. Dans des environnements où l’air est sec, cela peut contribuer à un confort accru.

Les précautions à prendre lors de l’utilisation de plantes dépolluantes

Vérifier la toxicité des plantes pour les enfants et animaux

Certaines plantes, bien que décoratives, sont toxiques si ingérées. Il est important de vérifier leur compatibilité avec la présence d’enfants ou d’animaux domestiques.

Exemples de plantes toxiques : le dieffenbachia, le philodendron, le poinsettia.

Gérer l’entretien des plantes

Pour qu’elles restent en bonne santé et qu’elles continuent à apporter un bénéfice esthétique, il est nécessaire de les arroser régulièrement, de leur assurer une lumière adaptée et de surveiller leur état général.

Quelles alternatives pour améliorer la qualité de l’air intérieur ?

Ventilation régulière

La meilleure méthode pour réduire les polluants dans l’air intérieur reste une ventilation efficace. Ouvrir régulièrement les fenêtres permet de renouveler l’air et d’éliminer rapidement les substances toxiques.

Utilisation de purificateurs d’air

Les purificateurs d’air équipés de filtres HEPA sont très efficaces pour éliminer particules, allergènes et certains COV. Ils représentent souvent une solution plus performante que les plantes pour dépolluer rapidement une pièce.

Réduction des sources de pollution

Limiter l’usage de produits chimiques, opter pour des matériaux naturels, et choisir des meubles sans solvants sont des actions concrètes pour réduire la pollution intérieure.

Conclusion : Les plantes d’intérieur dépolluantes, un atout esthétique mais une dépollution limitée

Les plantes d’intérieur ont leur place dans nos espaces de vie pour leur aspect décoratif, leur capacité à réduire le stress et à apporter un peu d’air frais. Toutefois, leur rôle en tant que dépolluants efficaces est souvent surévalué. Pour réellement améliorer la qualité de l’air, il est préférable de combiner plusieurs stratégies : ventilation régulière, réduction des polluants et, éventuellement, utilisation de purificateurs d’air. Les plantes restent un complément agréable et bénéfique, mais ne doivent pas être considérées comme une solution miracle contre la pollution intérieure.

A propos Nathalie Leclerc 1160 Articles
Nathalie Leclerc est une journaliste spécialisée en santé et médecine, mère de deux enfants et fervente adepte d'un mode de vie sain et écologique. Elle combine son expertise en santé familiale et nutrition avec un engagement pour les produits bio et le ménage écologique, offrant des conseils pratiques et éclairés à ses lecteurs. Sa passion pour un bien-être accessible et durable fait d'elle une ressource précieuse pour naviguer dans les défis de la santé moderne.

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