
Amélioration des délais de rendez-vous chez l’ophtalmologue
Bonne nouvelle pour les patients : les délais pour obtenir un rendez-vous chez un ophtalmologue ont considérablement diminué. En 2017, il fallait attendre en moyenne 66 jours pour une consultation, que celle-ci soit prise par téléphone ou en ligne. En 2025, ce délai est passé à seulement 18 jours, soit une réduction de 70 %.
Les rendez-vous pris en ligne affichent même un délai médian de seulement 16 jours, se félicite le Syndicat National des Ophtalmologistes de France (SNOF), qui a publié son rapport ce jeudi 16 octobre. Selon le rapport, la prise de rendez-vous en ligne raccourcit les délais de plusieurs jours en moyenne et offre une meilleure visibilité sur les disponibilités. De plus, le nombre de sites internet permettant cette prise de rendez-vous a augmenté de 51 % en cinq ans.
Variations régionales et impact de la situation démographique
Les régions de Normandie, Occitanie et Bretagne ont connu les plus fortes diminutions des délais d’attente depuis 2019. En revanche, la Bourgogne-Franche-Comté et la Corse ont vu ces délais augmenter de plusieurs jours. Parmi les grandes villes françaises, Toulouse, Montpellier et Lyon ont enregistré les plus importantes réductions en six ans.
Avant 2017, la forte demande liée au vieillissement de la population, à l’augmentation des maladies chroniques et aux retards liés à la crise sanitaire du Covid-19 entraînait des délais très longs entre la prise de rendez-vous et la consultation. Par ailleurs, depuis 2023, une centaine de cabinets ophtalmologiques frauduleux ont été suspendus par l’État, obligeant les patients à se tourner vers d’autres cabinets, ce qui a accentué la pression sur les délais.
Mesures pour faire face aux difficultés d’accès
Pour pallier le manque de médecins, certains ophtalmologues ont accepté de repousser la fin de leur carrière, indique Vincent Dedes, président du SNOF. La profession a également développé le travail d’aide, en déléguant certaines tâches à des orthoptistes, opticiens ou assistants médicaux. Ces professionnels peuvent réaliser des dépistages ou renouveler des lunettes, sans établir de diagnostic médical. Aujourd’hui, 85 % des ophtalmologues exercent ainsi.
Vincent Dedes souhaite favoriser l’accès aux soins sur tout le territoire. Selon lui, une fois par semaine, 15 % des ophtalmologues quittent leur cabinet principal pour consulter dans une commune plus reculée, souvent plus petite. Cette pratique a permis la création de 650 nouveaux cabinets.
Perspectives d’avenir pour la profession
Actuellement, la France compte environ 6 000 ophtalmologues. Le président du SNOF prévoit une amélioration du solde entre départs à la retraite et nouvelles installations, avec un gain d’environ 50 spécialistes d’ici 2030. La profession devrait ainsi atteindre entre 6 700 et 6 800 professionnels.
Pour l’avenir, le Syndicat souhaite renforcer la place des orthoptistes et assistants médicaux, valoriser le rôle des opticiens dans le suivi visuel, et généraliser les plateformes de prise de rendez-vous. Vincent Dedes affirme : “Tous les outils sont là pour répondre aux besoins.”
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