Une avancée technologique pour l’imagerie du cerveau des enfants
Le 22 mars 2024, au CEA de Gif-sur-Yvette (Essonne), des images du cerveau d’un enfant de six ans ont été capturées avec une précision inédite grâce à une nouvelle technologie d’IRM. Ces clichés, réalisés à l’aide d’un IRM à sept Teslas, offrent des détails jusqu’alors inaccessibles, permettant aux chercheurs de mieux comprendre les troubles du neurodéveloppement et les maladies cérébrales chez l’enfant.
Une innovation développée depuis plusieurs années
Installés depuis 2007 au centre Neurospin du CEA sur le plateau de Saclay, les chercheurs ont adapté une technologie déjà utilisée pour l’imagerie du cerveau adulte. La mise en œuvre de cette innovation chez l’enfant a nécessité plusieurs années de recherche et de développement, avec l’obtention progressive des autorisations sanitaires nécessaires, ont expliqué les chercheurs lors d’une conférence de presse mercredi.
Des images de haute précision pour une meilleure compréhension
Selon le Dr David Germanaud, neuropédiatre à l’Institut Robert-Debré et chercheur au CEA, cette réalisation représente une « première mondiale en termes de technicité et de sécurité ». Grâce à une résolution améliorée et à des contrastes renforcés, cet IRM à sept Teslas permet d’observer en détail la vascularisation, le métabolisme cérébral, ainsi que l’activité neuronale à l’échelle individuelle.
Applications pour le diagnostic et la recherche
Ce progrès ouvre la voie à une compréhension approfondie des troubles du neurodéveloppement. Par exemple, chez certains enfants très affectés, notamment ceux dont le cervelet est réduit, il est possible d’identifier des régions impliquées dans le fonctionnement moteur. « Au niveau du cortex, de petites malformations responsables de certaines épilepsies peuvent être détectées précocement », précise le Dr Germanaud. Lorsqu’elles sont repérées tôt, ces anomalies peuvent souvent faire l’objet d’une intervention chirurgicale, permettant une guérison plus efficace.
Nouvelles perspectives pour la recherche et la prise en charge
Selon le chercheur, cette avancée offre de nouvelles perspectives pour la recherche sur les troubles du neurodéveloppement et les maladies du cerveau chez l’enfant. Il souligne également que, même en l’absence de signes physiques, l’impact de facteurs comme l’alcoolisation fœtale peut se manifester par des malformations du cervelet, altérant le développement cérébral.
Les chercheurs envisagent désormais d’étudier le développement cognitif et les capacités d’apprentissage sur une base beaucoup plus individualisée. Un projet de recherche de trois ans sera lancé, impliquant une centaine d’enfants répartis en trois groupes : ceux souffrant d’épilepsie, ceux affectés par l’alcoolisation fœtale, et un groupe témoin pour assurer une référence au développement sain du cerveau.
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