Une situation alarmante en prison concernant la santé mentale
Selon un rapport parlementaire publié le jeudi 10 juillet, la santé mentale des détenus est en grave détérioration. Deux tiers des hommes et trois quarts des femmes sortant de prison présentent un trouble psychiatrique ou une addiction.
Un constat critique et des propositions pour agir
Ce rapport de 244 pages, intitulé « 100 propositions pour sortir de l’impasse », a été présenté lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale, par les députées Josiane Corneloup (LR) et Elise Leboucher (LFI). Il dénonce « de multiples dysfonctionnements » dans la prise en charge des personnes en détention.
Les professionnels de la santé mentale alertent depuis des années sur la présence en prison d’un nombre croissant de personnes qui n’y ont pas leur place. La mission parlementaire souligne « un total unanime » : la situation est fortement dégradée, avec une explosion des troubles psychiques.
Les causes principales de la crise
Plusieurs facteurs aggravent cette crise. La surpopulation carcérale, qui bat chaque mois de nouveaux records, joue un rôle majeur. La pénurie de moyens, notamment en lits de psychiatrie et en psychiatres, est également soulignée comme un enjeu crucial. La mission dépeint une situation très sombre, avec peu d’initiatives locales ou individuelles pour y remédier.
Une politique publique à revoir
Elise Leboucher insiste sur la nécessité de changer profondément la manière dont ces prises en charge sont organisées. Elle dénonce des « multiples dysfonctionnements » dans une politique publique fragmentée et peu évaluable. La gestion est déléguée entre les ministères de la Santé et de la Justice, ce qui complique la situation.
Un enjeu de santé et de sécurité
À leur sortie de prison, deux tiers des hommes et trois quarts des femmes souffrent d’un trouble psychiatrique ou d’une addiction. Les députées espèrent que leur constat sera entendu, malgré une tendance gouvernementale plus axée sur la fermeté que sur la prévention ou des conditions de détention dignes.
Josiane Corneloup souligne que « les sujets de sécurité et de santé mentale ne sont pas incompatibles ». Elle précise que l’objectif n’est pas d’aggraver l’état des détenus, mais de favoriser leur mieux-être à la sortie, contrairement à la spirale infernale actuelle.
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