
Une augmentation attendue du nombre de cancers du foie dans le monde
Une étude internationale publiée le mardi 29 juillet met en garde contre la hausse du nombre de cancers du foie si aucune action publique n’est menée. Selon ces travaux, le nombre de cas pourrait presque doubler d’ici 2050.
Les résultats de l’étude
Menés par une commission d’experts de six pays (Chine, États-Unis, Corée du Sud, Italie, Espagne et France, avec la contribution de l’Inserm), ces travaux soulignent « l’urgence d’une action mondiale » contre cette maladie. La revue médicale The Lancet a publié leurs conclusions, basées sur une analyse approfondie des études et données disponibles.
Le cancer du foie, une maladie fréquente et mortelle
Le cancer du foie est le sixième cancer le plus fréquent et le troisième en termes de mortalité. Selon l’Observatoire mondial du cancer, en 2050, on prévoit 1,52 million de nouveaux cas chaque année, soit une quasi-doublé. Le nombre de décès pourrait atteindre 1,37 million.
Huit cas sur dix concernent des carcinomes hépatocellulaires, une forme particulière plus répandue en Asie de l’Est, en Afrique du Nord et en Asie du Sud-Est. La survie à cinq ans reste faible : entre 5% et 30% selon les régions, entre 2000 et 2014.
Les causes évitables du cancer du foie
Selon les chercheurs, trois facteurs de risque évitables représentent 60% des cas : les hépatites virales, la consommation d’alcool et la stéatose hépatique non alcoolique (une accumulation de graisse dans le foie liée souvent à l’obésité).
Les virus de l’hépatite B et C restent les principales causes prévues en 2050, même si leur part devrait diminuer : 36,9% contre 39% pour l’hépatite B, 25,9% contre 29,1% pour l’hépatite C.
Les enjeux de la vaccination
La vaccination contre l’hépatite B est la meilleure prévention. Cependant, la couverture vaccinale est encore faible dans certains pays, notamment en Afrique et dans les régions à faibles ressources. Le coût, la méfiance et le manque d’obligation vaccinale freinent sa diffusion, explique l’étude.
Sans renforcement de ces campagnes, 17 millions de décès liés à l’hépatite B pourraient survenir entre 2015 et 2030.
Les autres facteurs en croissance
La contribution de l’alcool et de la stéatose hépatique devrait augmenter. En 2050, la stéatose pourrait représenter 11% des cas, contre 8% en 2022, soit une hausse de 35%. La consommation d’alcool pourrait être responsable de 21,1% des cancers du foie, contre 8% actuellement.
Appels à l’action
Les chercheurs soulignent la nécessité de sensibiliser l’opinion, les professionnels de santé et les gouvernements aux risques croissants liés à la stéatose, notamment aux États-Unis, en Europe et en Asie. Ils insistent particulièrement sur les groupes à haut risque, comme les personnes diabétiques et obèses.
Enfin, l’étude insiste sur l’amélioration de la survie des patients en coordonnant les efforts entre l’industrie, les soignants et les organisations internationales. La prise en charge reste très insuffisante dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
faut interdire l’alcool