Chikungunya en France : la première vague autochtone inquiète, vigilance renforcée

Chikungunya en France : la première vague autochtone inquiète, vigilance renforcée
5/5 (1 votes)

Une épidémie de chikungunya, un virus transmis par les moustiques, sévit déjà à La Réunion et à Mayotte. Cet été, 25 cas ont été recensés en France métropolitaine, notamment dans la région Grand Est. C’est une situation inédite à cette période de l’année.

Une propagation inédite en France métropolitaine

Pour la première fois, le 2 juillet, un cas de transmission autochtone du chikungunya a été identifié dans le Bas-Rhin, dans le nord de la France. Cela signifie que des personnes ont été infectées sans avoir voyagé dans une zone à risque. Selon Santé publique France, cette détection confirme le risque élevé de transmission locale. Une semaine plus tard, 11 nouveaux cas autochtones étaient recensés, portant à 25 le total depuis le début de la saison.

Des cas similaires avaient déjà été observés dans le passé, mais jamais aussi tôt dans l’été ou avec un tel nombre. L’entomologiste Anna-Bella Failloux, de l’Institut Pasteur, explique que la situation est surprenante. Elle souligne que la région de la Corse, la Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) et l’Auvergne-Rhône-Alpes étaient considérées comme à risque, mais pas le Grand Est.

Les zones les plus touchées

Le département des Bouches-du-Rhône est le plus affecté, avec 12 cas autochtones détectés depuis la mi-juin, notamment à Salon-de-Provence et dans ses environs. Selon Santé publique France, cette région est actuellement le foyer le plus étendu. Cependant, le risque d’une infection locale existe aussi dans d’autres régions jusqu’ici indemnes.

Le lien avec l’épidémie dans l’océan Indien

La France fait face à cette menace en lien avec l’épidémie qui sévit depuis plusieurs mois dans l’océan Indien, notamment à La Réunion et Mayotte. La Réunion a enregistré une vingtaine de morts et environ 200 000 personnes contaminées. Depuis le début de l’année, 761 cas importés ont été recensés en métropole.

Selon Louis Lambrechts, de l’Institut Pasteur, chaque cas autochtone en métropole provient forcément d’un cas importé. Une précédente épidémie à La Réunion en 2007 avait provoqué une mini-épidémie en Italie, avec plus de 300 cas.

Les risques pour la métropole

Le scénario d’une épidémie massive en France métropolitaine est-il à craindre ? Le spécialiste Eric d’Ortenzio pense que le risque est réel. Il insiste sur l’importance de surveiller la situation et d’inciter la population à se protéger avec des répulsifs. Il rappelle aussi que limiter la prolifération des moustiques, notamment en évitant l’eau stagnante, est essentiel.

Actuellement, il n’existe pas de traitement spécifique contre le chikungunya. Le vaccin, nommé Iwchiq, est encore perfectible. Depuis avril, la vaccination n’est plus recommandée pour les personnes de plus de 65 ans, en raison d’effets indésirables rapportés.

Les enjeux de la surveillance et de la prévention

Les autorités sanitaires ont mis en place depuis mai un dispositif renforcé de surveillance. Lorsqu’un cas autochtone est détecté, des opérations de démoustication sont entreprises, ainsi qu’une recherche active pour évaluer l’étendue de la transmission.

Selon Anna-Bella Failloux, si la situation n’est pas alarmante pour l’instant, il est important de rester vigilant. La capacité du système de santé français à faire face à cette maladie est considérée comme satisfaisante, avec une détection précoce des cas.

Perspectives et mesures à venir

Les experts estiment que des foyers épidémiques pourraient apparaître, mais une épidémie incontrôlable semble moins probable cette année. Cependant, avec le changement climatique, le risque de propagation augmente. Selon Xavier de Lamballerie, la métropole pourrait connaître des épidémies de chikungunya dans les décennies à venir.

Les températures élevées et la prolifération du moustique tigre, présent sur 84% du territoire français, accentuent ce risque. Cet insecte, très invasif, peut pondre des œufs résistants pendant des mois, rendant leur destruction difficile. Des efforts sont en cours pour stériliser certains moustiques ou en remplacer par des espèces incapables de transmettre le virus.

Enfin, il est nécessaire de repenser nos habitats urbains. Anna-Bella Failloux propose de favoriser certaines plantes qui limitent la présence du moustique tigre et d’éviter les surfaces propices à leur reproduction, comme les terrasses en caillebotis. La communication entre scientifiques et acteurs du bâtiment est également essentielle pour limiter la prolifération.

Source : https://www.franceinfo.fr/sante/maladie/chikungunya/une-epidemie-de-chikungunya-est-elle-a-craindre-en-france-hexagonale-ou-les-cas-de-transmission-se-multiplient_7364607.html#xtor=RSS-3-%5Bgeneral%5D

A propos Nathalie Leclerc 1463 Articles
Nathalie Leclerc est une journaliste spécialisée en santé et médecine, mère de deux enfants et fervente adepte d'un mode de vie sain et écologique. Elle combine son expertise en santé familiale et nutrition avec un engagement pour les produits bio et le ménage écologique, offrant des conseils pratiques et éclairés à ses lecteurs. Sa passion pour un bien-être accessible et durable fait d'elle une ressource précieuse pour naviguer dans les défis de la santé moderne.

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*